samedi 8 janvier 2011

La métamorphose de Tirésias



... "La deuxième version sur l'origine des dons de Tirésias nous vient d'Ovide. Alors que Tirésias se promenait en forêt, il troubla de son bâton l'accouplement de deux serpents. Aussitôt, il fut transformé en femme. Tirésias resta sous cette apparence pendant sept ans. La huitième année, il revit les mêmes serpents s'accoupler. « Si quand on vous blesse, dit-il, votre pouvoir est assez grand pour changer la nature de votre ennemi, je vais vous frapper une seconde fois. » (Métamorphoses, III, 316-338). Et, ainsi, Tirésias redevint un homme.
Quand Jupiter prétendit que la femme prenait plus de plaisir que l'homme à l'acte sexuel et que son épouse Junon prétendit le contraire, les dieux demandèrent l'avis de Tirésias qui avait l'expérience des deux sexes. Tirésias se rangea de l'avis de Jupiter. Et Junon, « plus offensée qu'il ne convenait de l'être pour un sujet aussi léger, condamna les yeux de son juge à des ténèbres éternelles » (Métamorphoses, III, 316-338). Jupiter ne pouvait aller à l'encontre de la décision de Junon, alors, pour compenser sa cécité, il offrit à Tirésias le don de divination et une vie longue de sept générations."
D'après la Bibliothèque du Pseudo-Apollodore, Hésiode, rapporte un récit semblable. (Wikipedia)
Dans les mythes Grecs, on trouve certes du merveilleux, mais l'idée de l'enfer-mement, du punitif l'étouffe un peu trop souvent. Ici Tirésias, selon l'une des versions, pour avoir donné un avis qui ne plaît pas à la déesse est projeté dans une noire galère que Jupiter va juste un peu adoucir afin de ne pas trop contrarier sa partenaire divine. Quoi de mieux pour prendre la démesure de la dénature humaine que d'observer l'attitude des Dieux dans la mythologie grecque ? Je pense à Julien Gracq qui avait remarqué cela et en a parlé en plus grand connaisseur que moi, attribuant par contre à la féerie des légendes Celtes le pouvoir de contrecarrer le tragique de certaines vies, sans cela inhumaines, d'où cette sensation d'évasion véritable loin du châtiment capricieux dans la culture celte.

Étymologie
Merveille
Genre substantif féminin.
Etymologie latin *mirabilia, adj. plur. neutre pris pour un fém.
Date d'apparition Au XIè siècle, dans Poèmes de saint Alexis.
Sens Etymologique Adjectif pluriel neutre de mirabilis, "les choses étonnantes ou admirables". Il appartient à la même famille que miror, mirari, "s'étonner de". Dès le latin, il est pris pour un subst. féminin singulier. Il va passer comme tel dans la langue française.
Sens Ancien Français Le sens de base, "ce qui provoque l'étonnement", se conserve (plus ou moins) avec diverses nuances : 1°) "Phénomène qui provoque l'admiration, l'étonnement, la crainte et qui en lui même est inexplicable, aussi bien avec la connotation splendide ou terrible". Dans le monde païen, il s'agit du "prodige", alors que dans le monde chrétien, c'est le "miracle". L'adjectif merveilleux a les mêmes sens avec les mêmes nuances. 2°) Le mot entre dans des locutions adverbiales ou verbales et peut prendre un -s, signe même de sa valeur adverbiale, ce qui marque sa lexicalisation : - tenir a merveille(s), - torner a merveille(s), - avoir merveille(s) : "s'étonner de, être étonné de". Il a un sens subduit et fonctionne comme un intensif : "extrêmement".
... Source : citadelle.org

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